Même confiné.e.s, manifestons toutes et tous le 1er mai

Ni annulation ni report, aucun virus, aucune crise systémique n’effacera la force symbolique de cette célébration ; à Bayonne comme partout ailleurs sur la planète, ce 1er mai 2020 sera plus que jamais la journée internationale des luttes des travailleuses et des travailleurs.

Depuis le début de cette crise sanitaire, nous assistons au meilleur comme au pire.

Le meilleur c’est quand les travailleuses et les travailleurs en « première ligne » relèvent avec courage et détermination tous les défis sanitaires et humains dans des conditions très difficiles, parfois avec des bouts de tissu ou des sacs-poubelles comme seule barrière au virus. Dans les hôpitaux, aux caisses des supermarchés, à l’arrière des camions de ramassage d’ordures ménagères, sur leurs bicyclettes jaunes ou au volant de leurs véhicules de livraison, dans les fermes et entreprises agro-alimentaires, partout derrière leurs écrans de télétravail, ces hommes et ces femmes anonymes qui assument, en ces temps bouleversés, les besoins essentiels et quotidiens de notre société. Quand, à « l’arrière », des millions et des millions de personnes ont été mises au chômage technique ou partiel par une crise économique qu’aucun expert libéral n’avait su prévoir. Toutes et tous solidaires pour notre survie collective sur cette planète en danger. De nombreuses personnes ont mis à profit ce temps pour enrichir de nouveaux imaginaires et pour proposer des mesures concrètes afin d’échapper à la logique mortifère capitaliste, et permettre l’émergence d’une société solidaire, écologique et féministe.

Dans le même temps, les décideurs continuent à tergiverser, préférant trop souvent la communication démagogue à l’action d’urgence dans l’intérêt général. Le gouvernement incite les populations à applaudir nos soignants tous les soirs à 20 heures, alors qu’infirmières, aides-soignants, caissières et éboueurs, ignorés ou méprisés jusqu’alors, manquent cruellement de ces protections indispensables qu’auraient dû leur fournir les pouvoirs publics. A Bayonne, il est toujours aussi difficile de se faire tester au COVID-19 quand on a eu les symptômes. Médaille en chocolat, Emmanuel Macron promet une prime extraordinairement exceptionnelle pour des personnels hospitaliers notoirement sous-payés depuis des années.

La célébration du 1er mai 2020 est d’autant plus nécessaire que, malgré ce contexte de confinement, le MEDEF et des organisations politiques de droite profitent de la crise pour accentuer leur lobbying et exiger des mesures de recul social, bien au-delà encore de la loi d’urgence du 26 mars dernier. Ils proposent d’abroger la loi sur les 35 heures, de supprimer une semaine de congés payés ou davantage si « besoin », de généraliser la précarité. Les thuriféraires de l’ultralibéralisme ne semblent avoir aujourd’hui d’autre priorité que de regonfler les dividendes des actionnaires en oubliant justice sociale et transition écologique. Pour eux, « le monde d’après » sera le même mais dans une version plus brutale.

Ce 1er mai 2020, les membres de Baiona Verte et Solidaire se joindront aux organisations syndicales, aux partis écologiste et de gauche et aux associations environnementales qui appellent à célébrer cette journée internationale des luttes des travailleuses et des travailleurs dans le confinement. C’est pourquoi nous relayons auprès de toutes les Bayonnaises et tous les Bayonnais cette invitation à écrire leurs revendications sur des affiches qu’ils exhiberont à leurs fenêtres, sur leur balcon ou en inondant les réseaux sociaux ce vendredi 1er mai toute la journée.