Les Bascos - Signature du Pacte citoyen

 

Le 18 janvier 2020, nous avons pris part à la table ronde organisée par les bascos. Vous trouverez ci-dessous le compte rendu de cette réunion et le point de vue développé par Jean-Claude Iriart qui représentait notre liste. Nous avons signé le  pacte proposé par les bascos qui précise les engagements qui sont désormais les nôtres! 

Au delà de cette adhésion de principe que symbolise la signature du pacte, il nous a semblé important de faire figurer explicitement  dans la plaquette de présentation de notre programme, la mesure opérationnelle qui nous semble la plus structurante : "Adopter, après diagnostic, un plan d'action concerté contre toutes les discriminations (sexisme, racisme, LGBT-phobies, handicap..) et en évaluer l'efficacité" Afin de passer de l'idée à l'action!

 


Compte rendu : table ronde Bayonne municipales 2020
Samedi 18 janvier 2020

Ce 18 janvier à Bayonne,10h, les listes pour les futures municipales étaient bien présentes, à
l’invitation des Bascos avec leurs chefs de file Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire),
Henri Etcheto, accompagné de Colette Capdevielle (Bayonne Ville Ouverte), Mathieu Bergé accompagné
de Sophie Herrera Landa (Demain Bayonne), Jean René Etchegarray s’étant fait représenter par Jérôme
Aguerre ( Majorité municipale).


Après avoir remercié les participants, Beñat Gachen ( président de l'association) a rappelé les
engagements pluriels de l'association LGBT+ les Bascos ( activités sportives, culturelles,
conviviales, forte action sociale, importante prévention dans les établissements scolaires de la
ville, engagement militant contre toutes les discriminations).


Il a abordé le bilan de l'équipe municipale avec des actes qui ont été posés: désignation d’un
adjoint chargé de la lutte contre les discriminations, mise en place d’une commission extra
municipale contre les discriminations, organisation de de la semaine de la diversité, attribution à
l'association d' une subvention de 2000 euros ramenée ensuite à 1500 euros et enfin attention
positive des édiles présents à de nombreux événements de l’association.

Mais il souligne aussi l'absence d'une vision globale et transversale pour lutter contre les
discriminations et le peu de moyens financier et humain dont a disposé l'adjoint. Il préconise pour
l'avenir une méthode basée sur un diagnostic des discriminations vécues ou ressenties
(sexisme, homophobie, racisme, antisémitisme, etc.) grâce au travail d’une structure ( commission ,
observatoire …) comprenant des élus, des représentants des associations, des agents de la ville,
des citoyens, des chercheurs.

Sur cette base coconstruire un plan de lutte global contre les discriminations, pouvant se décliner
en actions spécifiques . Ce plan de lutte pourrait / devrait être adopté par le Conseil municipal.
Tout l’enjeu d’un tel plan serait d’inscrire la lutte contre les discriminations dans chaque
politique publique de la ville, dans chacune de ses actions.

Enfin évaluer ce plan de lutte et sa portée sur les politiques de la ville.

De son côté Philippe Lacoste, référent du groupe militant des Bascos a décliné quelques pistes
d'actions, entrant dans les compétences municipales, pour lutter contre l'homophobie et plus
généralement contre les LGBT phobies.

1- Le Bilan de la mandature 2014-2020


Jérôme Aguerre (Majorité municipale) a dressé le bilan de la mandature qui s'achève, en faisant le
constat que la ville de Bayonne est avec Bordeaux l’une des rares villes de la Nouvelle Aquitaine à
disposer d’un adjoint chargé de la lutte contre les discriminations. Ceci a permis d’enclencher
plusieurs actions et notamment avec la semaine de la diversité qui a connu un réel succès notamment
dans sa dernière édition. C’est ainsi à titre d'exemple que dans le sport, des flyers dénonçant les
discriminations ont été distribués en
novembre dernier lors du match Bayonne/Pau.


Concernant le handicap, il a été mis en place une agence d’accessibilité programmé (ADAP) doté d’un
budget de 6 millions d’euros. A Bayonne, 58 % des bâtiments sont mis aux normes, avec aussi la mise
en place de formations à la langue des signes pour les agents municipaux, la mise à disposition de
vélos électriques médicalisés….Il signale aussi des avancées, comme la carte Déclic.


Cependant, il analyse que la commission extra municipale a été un échec; peut être
correspondait-elle à une trop forte ambition? « Beaucoup d’acteurs ont souhaité travailler sur
cette thématique mais il n’y a pas eu suffisamment d’échanges et de transversalité ».


Par ailleurs, " en tant qu’adjoint, je n’ai pas disposé du budget suffisant, ni d’agent municipal
qui permette le relais, ce qui a limité l’efficacité de l’action."


Par contre, la semaine de la diversité a bien fonctionné, notamment cette dernière édition mais il
faudra sans doute retravailler le format avec les associations, à l’avenir.


Sur ce bilan, les candidats sont intervenus, notamment Jean Claude Iriart (Baiona Verte et
Solidaire). Selon lui, " la semaine de la diversité est une bonne expérience à poursuivre, quant à
la commission extra municipale, elle n’a pas vécu, mais son utilité reste, il y a la une importante
marge de progression."


2- La nécessité d’une politique globale et transversale


Toutes les listes ont affirmé la nécessité de mettre en place une politique globale et
transversale.


Après avoir fait un retour, sur les avancées sociétales et législatives comme le PACS, le mariage
pour tous, Colette Capdeveille (Bayonne Ville Ouverte) ) a souligné l’importance de la prise en
compte de la thématique des discriminations et cela dans tous les secteurs : logement, transport,
personnes âgées, sport, culture afin que chacun ait les mêmes chances et ainsi que l’on puisse
tendre vers un ruissellement positif. " Il ne s’agit pas simplement d’avoir un adjoint aux
discriminations, c’est l’affaire de tous : maire, enseignants, accueil pédagogique…"


Elle soutient, bien entendu, la proposition de mise en place d’un diagnostic global qui nécessite
une étude précise, transversale, experte qui donnera lieu à une charte institutionnelle et à
l’élaboration d’une politique publique, tout en oubliant pas d’y associer l’agglomération. Sinon la
désignation d’" un adjoint sans moyen, ce n’est qu’un affichage".


De son coté, Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire) évoque lui aussi la nécessité d’une
politique transversale qui doit se nicher au cœur de chaque domaine d’intervention de la ville.
Pour ce faire, il lui paraît indispensable d’élaborer un diagnostic, suivi d’un plan d’actions
opérationnel soumis à une évaluation à échéance courte, à la mi mandat. " Il s’agit d’un dispositif
classique mais opportun pour une politique transversale." Il insiste sur le fait que ce soit un
co-diagnostic pour une co-élaboration aboutissant à une co-mise en œuvre et in fine à une
co-évaluation. Ce pourrait être justement le mandat confié à la


commission extramunicipale, après délibération du conseil municipal pour lancer la démarche. Une
autre délibération étant nécessaire pour arrêter le plan d’action.


Mathieu Bergé (Demain Bayonne) souligne le fait que les propositions que l’association des Bascos
s’inscrivent dans un souci d’intérêt général, « c’est une démarche appréciable ». Il souligne le
paradoxe qu’il y a entre les avancées législatives récentes, comme le mariage pour tous et la
persistance de violences dont peuvent être victimes les personnes LGBT.
Il se dit porteur d’un projet et non d’un programme, projet basé sur la co-construction par le
biais d’un conseil participatif intergénérationnel.
Son projet se décline en 69 propositions basées notamment, sur le bien vivre ensemble, la
diversité, le développement d’échanges transfrontalier, l’importance d’une prise en charge des
migrants, la création de lieux d’échanges pour les personnes isolées...

 

3- Quel plan d’actions en direction des personnes LGBT ?


FAIRE DE L’ESPACE PUBLIC UN LIEU D’INCLUSION ET DE SENSIBILISATION


Toutes les listes soutiennent la proposition d’illuminer un bâtiment public aux couleurs arc-
en-ciel, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie ou la marche des fiertés.


Jérôme Aguerre (Majorité municipale) et Henri Etcheto (Bayonne Ville Ouverte) sont tout à fait
prêts à souscrire à cette demande, ce dernier soulignant d’ailleurs l’importance des symboles en
politique.


Mathieu Bergé (Demain Bayonne), quant à lui, insiste pour que cette visibilité ait lieu à l’année
(Mairie, stade Jean Dauger…) "L’agglomération doit aussi avoir un rôle à jouer afin que cette
visibilité s’étende dans les petites communes."


Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire) éxplique qu’il s’agit d’un symbole qui renvoie à
l’inclusion, la cohésion et qui peut avoir lieu ponctuellement ou de façon permanente.

 

SENSIBILISER ET PROTÉGER LE PERSONNEL MUNICIPAL, LES USAGERS


La sensibilisation des agents de la ville apparaît utile à de nombreux candidats.


Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire) insiste plus particulièrement sur la formation des
agents,notamment dans les écoles et les associations sportives, ainsi que de l’encadrement. " Elle
paraît tout à fait envisageable, d’autant plus qu’elle est peu coûteuse, facile à mettre en place
". L’objectif est double : prévenir les discriminations en interne au sein de la collectivité
employeuse et sensibiliser sur la prise en compte de ces questions dans la définition des
politiques publiques.


DIFFUSER LA LUTTE CONTRE LES LGBTPHOBIES DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES


Colette Capdevieille (Bayonne Ville Ouverte) affirme que le développement de la lutte contre
l’homophobie dans le sport est une question réelle, que la ville de Bayonne doit se poser et y
répondre.

Mathieu Bergé (Demain Bayonne) considère que la ville doit exiger des structures sportives recevant
des subventions, qu’elles s’engagent contre les discriminations.

 

FAVORISER LA PRÉVENTION DES DISCRIMINATIONS AUPRÈS DES PUBLICS CIBLES : JEUNES LGBT, SENIORS LGBT


Henri Etcheto (Bayonne Ville Ouverte) considère qu’il serait plus judicieux de parler en positif de
lutte pour l’égalité au lieu de lutte contre les discriminations. Après avoir évoqué des
problématiques particuliéres comme les cantines scolaires, il insiste sur la nécessité de
développer des actions en direction des jeunes. A une question de la salle, il affirme l’importance
pour la ville de Bayonne de développer des actions dans les écoles élémentaires, les associations
de quartier (MVC), des structures sportives et culturelles.


Jerome Aguerre (Majorité municipale) explique qu’il est en train de mettre en place un travail pour
lutter contre le harcèlement scolaire qui aujourd'hui est un écueil majeur. Il souligne cependant
la difficulté de la tache, du au fait qu’il n’est pas toujours aisé de pénétrer le monde
l’Éducation Nationale.


Mathieu Bergé (Demain Bayonne) insiste sur le fait que cela ne peut se faire sans une réelle action
de coordination en se dotant de moyens d’ingénierie.


Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire) soutient ces propos et met en avant l’importance
d’agir directement lors des temps périscolaire, dans les centres de loisir…Il souligne aussi la
nécessité de la prévention sur la question des seniors LGBT. Comme le prouve le forum organisé par
Batir les Solidarités, les seniors ressentent du fait de leur parcours de vie (l'homosexualité
ayant été longtemps considérée comme une pathologie) la nécessité de mettre en place des projets
affinitaires et vivre ainsi dans des logements rassurants pour leurs vieux jours. " Ce type de
mesure pourrait faire partie du plan d’actions."

 

4- Les relations entre la prochaine équipe municipale et les associations engagées
contre les discriminations


Sophie Herrera Landa (Demain Bayonne) adhère à la nécessité de valoriser l’égalité, de promouvoir
la diversité, " ce qui ne pourra se faire que si le service public soutient les associations
spécifiques. " Elle souhaite élaborer une démarche inclusive, de co- construction basée sur une
relation de confiance, de transparence et de complémentarité. D’où effectivement, la nécessité d’un
diagnostic, d’un plan d’actions. Cela peut s’exécuter dans le biais d’appel à projet pour faire
remonter la créativité et de conventions pluriannuelles (au lieu des subventions annuelles
actuelles). Concernant le sport, il est important de développer la formation et le partenariat avec
les associations tels que Phoenix, le Colosse aux pieds d’argile.


Jean Claude Iriart (Baiona Verte et Solidaire) souligne la dimension sociale au-delà de la
discrimination, d’où la nécessité que la commune accompagne les associations. Comme pour toutes les
politiques transversales, le portage politique par l’équipe municipale lui parait ici essentiel
(démarche collective autour du plan d’action, au-delà d’une simple délégation confiée à un-e
adjoint-e dont le rôle reste pour autant nécessaire) Il se dit favorable à la mise en place de
convention pluriannuelle pour le financement des associations.


Jérôme Aguerre (Majorité municipale) soutient la proposition d’un observatoire qui pourrait
s’avérer être un meilleur outil que la commission. Il propose que les missions reposent sur
différents axes, tel que le handicap, l’engagement envers les structures comme les MVC...mais ce
sera aux citoyens de définir les autres puisque " la mission des élus n’est pas de sortir des idées
toutes faites et préconçues."


A 12h15 Beñat Gachen remercie les participants et les invite à signer le Pacte citoyen. Ce que font
immédiatement H.Etcheto et C.Capdevielle pour la liste Bayonne Ville Ouverte, M.Bergé et S.Herrera
Landa pour la liste Demain Bayonne et J.C Iriart pour la liste Baiona Verte et Solidaire.


NB : Le 4 février, J.R Etchegarray a également signé pour la liste Bayonne toujours un temps
d’avance.