Un contexte favorable aux expérimentations en matière de transports

Un peu partout dans le monde, les pouvoirs publics sont confrontés à la problématique de la réouverture des transports publics dans un contexte de déconfinement progressif. Malgré la limitation des capacités d’accueil au sein des bus ou des trams et les appels à la vigilance dans le respect des gestes barrière, beaucoup d’usagers hésitent à utiliser à nouveau les transports collectifs.

Le risque de voir la circulation automobile repartir de plus belle est bien réel et des axes de communication déjà fortement saturés pourraient voir leur situation s’aggraver avec la reprise des déplacements. Bayonne et son agglomération n’échappent bien entendu pas à ce risque.

Pour y faire face, beaucoup de collectivités locales sont en train de mettre en place des aménagements temporaires visant à faciliter les modes de transport alternatifs à l’usage de la voiture.

Cette période particulière du déconfinement, propice à des changements de comportements pour beaucoup de personnes, offre des opportunités réelles pour la mise en place de solutions innovantes.

Une avancée sur les pistes cyclables qu’il nous semble primordial de renforcer

Nous avons noté que la Ville de Bayonne avait récemment communiqué sur la mise en place de voies cyclables provisoires et définitives. Ces dernières présentent l’intérêt de se situer sur des axes structurants qui souffrent depuis plusieurs années d’un déficit d’aménagements : le départ du boulevard du BAB, la RD 810 depuis les hauts de Bayonne vers Anglet St Jean, un tronçon de la bretelle d’Aritxague, l’axe Mounédé-St Leon via le centre-ville et le tronçon carrefour Matras-pont Grenet.

Nous prenons acte de ce 1er pas annoncé mais il nous semble urgent et important que l’ensemble des élu-e-s et des associations concernées soient informé-e-s dans le détail de la nature des aménagements prévus, du calendrier de réalisation du calibrage des nouveaux espaces dédiés aux vélos et de la réalité de la contrainte qui pèsera sur les voies préservées pour la circulation automobile, condition impérative pour inciter à un réel changement d’usage.

Au-delà des projets présentés, il nous semble également stratégique de prévoir rapidement des aménagements définitifs sur deux secteurs non concernés à ce jour par les projets annoncés par la municipalité : la liaison entre la RD 810 et l’Adour (par le boulevard d’Aritxague ou la zone commerciale des Pontôts) et tout le secteur de Marracq, (depuis le rond-point St Leon jusqu’à

Maignon) afin de desservir en particulier l’hôpital et les 3 collèges et lycées qui s’y trouvent.

Parallèlement à ces aménagements temporaires et définitifs qu’il nous parait essentiel de réaliser au plus vite, le développement de la pratique du vélo sur la Ville de Bayonne passera également par une mise en valeur de la zone 30 qui souffre aujourd’hui d’un déficit d’aménagements et de communication. Pour que cette zone puisse réellement remplir sa fonction au-delà d’un effet d’annonce lié à la période électorale, il est impératif d’y réaliser les aménagements nécessaires (chicanes, ralentisseurs…) afin de réduire la vitesse des véhicules automobiles et permettre un véritable usage partagé avec les cyclistes. Par ailleurs, l’instauration de zones 30 s’accompagne habituellement à leur mise en place, de campagnes d’information et de sensibilisation de grande ampleur, dont la zone 30 bayonnaise n’a pas encore bénéficié.

 

Les aménagements temporaires pourraient aussi favoriser l’usage des transports en commun

Cette idée d’aménagement temporaire permettant de stimuler les déplacements en vélo pourrait également s’appliquer afin de d’encourager l’usage des transports en commun.

L’accès à l’agglomération bayonnaise est fortement contraint par la thrombose observée tous les matins par le flux de véhicules en provenance du secteur Cambo/Ustaritz. Tout le monde convient que la solution à apporter à ces embouteillages quotidiens passera par le développement d’une offre de transports publics permettant d’assurer cette liaison entre la vallée de la Nive et le coeur de l’agglomération. Le contexte est aujourd’hui favorable pour expérimenter un dispositif qui permettrait d’offrir une véritable alternative à l’usage de la voiture individuelle.

Nous préconisons la mise en place d’un aménagement temporaire sur l’axe routier Ustaritz-Bayonne visant à dédier un couloir de circulation réservé aux bus permettant de garantir un accès rapide au réseau Chronoplus. Le test devrait garantir une offre de cadencement importante sur les créneaux horaires 7h-9h le matin et 17h30-19h30 le soir. Nous proposons que ce service soit proposé gratuitement à tous les usagers sur toute la période d’expérimentation afin de faciliter au maximum le changement d’usage et pouvoir en tirer des enseignements significatifs. Il va sans dire que les conditions d’accès au réseau devront bien entendu respecter la distanciation physique nécessaire.

 

Une opportunité qui vaut aussi pour la sécurisation des circulations piétonnes

De nombreuses collectivités saisissent aussi l’opportunité du déconfinement pour sécuriser par des aménagements temporaires les espaces réservés aux piétons : sorties d’écoles, trottoirs… Sur la ville de Bayonne, le franchissement du pont Mayou côté amont ou le quai Jauréguiberry mériterait par exemple de bénéficier de tels aménagements. Dans le même esprit, les espaces piétons et cyclables sur les allées marines le long de l’Adour nécessiteraient d’être différenciés.

 

Nous croyons à l’idée que la crise pandémique que nous subissons peut également offrir des opportunités permettant d’accélérer l’évolution vers un mode de vie plus conforme à la transition écologique qui s’impose à nous. N’hésitons pas à les saisir !